akira1555 a écrit :
Là, on passe déjà un cap, des mecs endorsés, j'en croise pas dans les cafés-concerts! En fait, je ne parle pas d'en vivre, je pense pas avoir la motivation (ni le talent) et j'ai passé l'age! Les groupes que je vois essayer d'en vivre aussi talentueux soient-ils, c'est toute l'année en camion à squatter chez des gens là où ils passent pour dégager un demi-smic... Mais, en restant simplement, groupe de "loisirs", ça me parait très compliqué de pas jouer à perte. La responsabilité n'est pas qu'aux bistrotiers! La quantité de groupes qui jouent au rabais ou pour rien est hallucinante, et du coup pourquoi le bistrotier paierait? surtout que souvent le son est tellement pourri qu'on ne pourrait pas différencier la musique de la daube. J'ai connu l'exemple du Québec il y a déjà longtemps, et là, pas pareil! les groupes et les musiciens sont syndiqués et gare à celui qui voudrait jouer hors du rang! De plus la concurrence a rendu les groupes bien meilleurs, j'en ai vu et entendu des extraordinaires (tiens, par exemple Bob Walsh). Et le tarif, c'est le arif, plus une com aux consos. Quand je jouais (mon temps c'est 71/75, par là on se réunissait à plusieurs groupes, et on faisait tout: mise en commun du matos, affiches réalisées en imprimerie artisanale, achat de boissons à l'usine Coca cola, location de la salle et partage des sous. ça marchait bien. J'avais commencé à 14 ans, dans l'orchestre où officiait mon père, avec un répertoire "balloche". Il y avait un accordéoniste pour faire danser les vieux en début de soirée, et après on alternait entre tubes du moment, tubes d'antan, et morceaux qui nous faisaient plaisir (il fallait bien, quand même ! ) Tout cela était très très amateur. Mon père est pianiste classique, à la base, et des collègues l'avaient débauché pour former ce groupe, que j'avais rejoint (de manière très intermittente au début) dès que j'avais été capable de tenir une rythmique proprement. On ne jouait pas très souvent (personne ne vivait pour ça non plus) mais c'était sympa. Des fois c'était pour un rade à la campagne, des fois pour un mariage (par connaissances interposées, ou par bouche à oreille, en général) et il y avait un peu de sous à la clé. On jouait gratos pour les animations de la boîte qui nous fournissait gratos la sono et le local de répet, mais pour le reste, il y avait toujours un petit cachet (et souvent, les autres me filaient le leur, donc j'avais l'impression d'être riche). J'hallucine surtout quand je lis que certains rechignent à lâcher une bière. A cette époque, je me souviens qu'il fallait plutôt faire gaffe à ne pas finir rond comme une queue de pelle ! Surtout dans les mariages, c'était terrible ! Je garde notamment le souvenir ému d'une fête de la musique, au milieu des années 90. On avait remplacé un autre groupe au pied levé (genre on nous avait appelés 3 heures avant) sur un chouette podium avec une sono d'enfer, sur la place de la gare, face à 4 bistrots. On s'était régalé, on avait eu plein de monde, on s'était fait payer à bouffer par un rade, et les mecs des 4 bistrots nous amenaient à boire à un rythme soutenu sans qu'on ne demande rien. A un moment, je devais avoir 4 ou 5 verres à mes pieds J'avais ensuite tenté très brièvement des choses un peu plus sérieuses, avant de me retrouver à l'autre bout de la France dans un coin où je ne connaissais personne. Pour jouer de la zique, ça limite. A partir de ce moment là, j'ai complètement coupé avec tout ça. Mais j'étais resté sur ces bons souvenirs... Et franchement, j'hallucine quand je lis les conditions dans lesquelles jouent les groupes aujourd'hui. Il ne s'agit pas de parler d'en vivre, mais quand même... dans un amateurisme total, je me faisais un argent de poche bien sympatoche, alors quand je lis que des groupes bien plus au point (et bien plus créatifs ) doivent pleurer pour avoir une bière, ben merde ! Mais effectivement, c'est la question de la reconnaissance de l'art, qui se pose. Cette reconnaissance, elle est foulée aux pieds par les télé-crochets grand public depuis des lustres. je ne peux pas m'empêcher de penser que ça a pris une part prépondérante dans ce processus. The Duck & The Stray Rats forever !
Mais, le fait d'être "à l'équilibre", comme tu dis Akira, devient également compliqué! Quand vraiment tu fais pas grand chose, genre moins de 50 balles pour le groupe avec les entrées (ce qui arrive régulièrement), une fois que tu déduis ton essence, le repas et les 2-3 bières (t'arrives à 18h, tu repars à 2h, faut pas se deshydrater! )... Bah, la soirée t'as coûté des ronds. De plus, l’argent gagné par les petits groupes comme le mien, il est quasiment tout le temps investi dans le groupe (enregistrement studio, pressage, com...), il n'y a pas vraiment de profit. Le système me parait bien cadenassé, car en discutant avec les bars qui nous font jouer, les mecs gagnent difficilement leur vie, ils seraient clairement incapables de payer tous les groupes qui jouent chez eux (beaucoup font 2/3 concerts par semaine à 3 groupes par soirée). Dans l'autre sens, on a démarché pour des concerts la semaine dernière dans des bars sympas (pas de cachets, mais à boire et à manger et une bonne ambiance), il y a 3 mois d'attente dans la plupart des lieux pour jouer gratos, donc on connait déjà la réponse si on se pointe en disant: "On prend 200 balles pour la presta!" pour avoir pas mal discuté avec les groupes, y'a deux écoles: les amateurs/semi pro, pour qui ça coute clairement des sous de se produire, et les pro, qui essayent de se degager un salaire, et pour ça, y'a pas masse de secret: faut faire 200 dates par ans et des tournées à l'étranger. Meme certains groupes que je côtoies, qui tournent pas mal, qui ont une "notoriété" depuis une dizaines d'années et se promenent avec backliner, sondier, lighteux et tourneur, et qui multiplient les projets pour ajouter des dates, jusqu'à il y a peu, avaient encore un travail à mi-temps à coté pour payer les factures. Akira... pour le coup de la scene métal française, je suis pas d'accord. perso, je vis dans l'ouest, entre Rennes, Nantes et Angers, entre le hellfest, le motocultor, le ragnarok, l'extremfest et le fall of summer, quand meme, il y à une GROSSE scene métal/alternative. qui sens bon le DIY, qui rapporte pas masse, mais qu'est fourmillante, et qui à directement engendré le hellfest, d'ailleurs. zedwarf a écrit :
On est bien d'accord, le musicien de nos jours: -Soit il a un taf à coté et dépense du flouze pour se produire tout en se faisant plaisir. -Soit il se lance à donf, passe sa vie dans un camion, squatte des canaps là où il passe et dégage même pas un smic (à moins de percer bien sûr, mais le pourcentage est presque négligeable) Ça donne envie! Ex : http://alimentation-generale.net/ Nous les provinciaux, on s'assoie dessus ! Bon, maintenant on ne sait pas combien ils sont payés ces gens-là, mais ils bossent ! -Mieux vaut être bourré plutôt que con, ça dure moins longtemps...
-Aujourd'hui est le premier jour du reste de votre vie... -http://www.sakyamusic.net david270281 a écrit :
apres, je peut comprendre aussi, quand tu vois les termes des contrats pour etre en légalité.. si t'es juste un petit bar avec une jauge a 100 personnes, t'a 3 groupes dans la soirée, donc en rému t'es déja à 10/15 x 80€, plus, s'ils se débrouillent bien le dédo essence, un hebergement pour tout ceux qui viennent d'une autre ville, un à deux repas pour tous, un sondier à 200€ la soirée, un pourcif sur les conso... c'est sur, les musiciens vivraient mieux... mais ils ne se produiraient pas autant. apres, en soit, je prefere que les musiciens soient rémunéré, ça à tendance a vouloir dire que je le serai aussi ^^ proverbe shaddock : s'il n'y a pas de solution il n'y a pas de problèmes
Pour les gens, ce qui est gratuit ne vaut rien, tout simplement. L'art gratos, ça me défrise. Qu'on puisse demander à des gens d'exercer leur art - quel qu'il soit - pour que dalle, je ne tolère pas. Après, que la passion partagée pousse à adapter le tarif à la clientèle, très bien ! Dans un autre post, Saka parlait d'un tableau vendu à un gamin pour la mitraille qu'il avait dans son crapaud (*), et c'en est un excellent exemple. De la même manière qu'on va naturellement jouer gratos pour la fiesta d'un copain. Mais globalement, l'art gratos, ça flingue l'art. Ca le ravale au rang de passe-temps amusant exercé par des branleurs. * mes désoles aux allergiques à l'argot The Duck & The Stray Rats forever !
on commence par dévaloriser l'art puis on dévalorise le travail tout simplement. en plus il faut moins de temps pour apprendre à monter un mur droit qu'à jouer un morceau devant du monde. proverbe shaddock : s'il n'y a pas de solution il n'y a pas de problèmes
1 membre aime ça puis place des grands bijoutiers tu l'a vraiment profond et taille xxxl quand tu y achète quelque chose proverbe shaddock : s'il n'y a pas de solution il n'y a pas de problèmes
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