William Sheller met fin à sa carrière de chanteur

Sur RTL, l’interprète d’« Un homme heureux » a annoncé qu’il avait vendu son piano et tirait un trait définitif sur la chanson et les tournées.

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Temps de lecture : 3 min

Après quarante ans de carrière, William Sheller se retire du showbiz. À l’heure où il sort une autobiographie, William (éd. des Équateurs), l’artiste annonce officiellement qu’il ne remontera plus sur scène pour interpréter les nombreux tubes qui ont enchanté notre quotidien, comme « Rock’n'dollars », « Dans un vieux rock’n’roll », « Oh ! J’cours tout seul » ou encore « Un homme heureux ». « La mécanique du show-business, ça ne m’intéresse plus du tout, a-t-il expliqué mercredi sur l’antenne de RTL. Plus jamais je ne chanterai, plus jamais je ne jouerai du piano. Je fais ma Greta Garbo. »

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Une décision prise après un gros burn-out il y a quelques années – il était apparu très fatigué aux Victoires de la musique en 2016 et avait été contraint d’annuler plusieurs concerts. « Je me suis retrouvé avec un dysfonctionnement cardiaque sévère traité par des cochonneries qui m’ont attaqué les yeux, la thyroïde, même le cerveau… C’était effrayant de se voir gonfler comme une baleine parce qu’on a pris trop de cortisone… Je ne pouvais plus jouer, mes doigts étaient comme des boudins, la voix, ça n’allait pas du tout. » Il prend alors la décision de tout lâcher : « Le burn-out vient du fait qu’on ne peut pas mener à bien quelque chose qui doit être fait correctement, explique-t-il sur RTL. Trop-plein de travail, d’abus, plus la possibilité d’écrire… Je jouais la même soupe tous les soirs, comme un robot. J’ai quand même l’éthique de mon métier. »

Grand débarras

William Sheller, 74 ans, s’est retiré dans une maison achetée dans le Loiret, près d’une forêt, il a vendu son piano à queue et dispersé ses disques d’or comme ses victoires de la musique, qui « encombrent et font de la poussière ». Il dit écouter « rarement » ses anciens albums, encore moins ses tubes, sauf quand il tombe dessus sur YouTube. Voilà plus de quatre ans qu’il n’a plus joué de piano, « pas un petit Mozart, rien du tout, ça ne m’intéresse plus, ça m’est égal… » Quant à « faire l’andouille sur scène », il ne faudra plus y compter, un crève-cœur pour ses fans. « Je n’ai jamais été une star, relève-t-il au micro de Steven Bellery. Être vedette, ça ne me plaisait pas du tout ! Il y en a qui aiment ça, moi je n’aime pas… »

Il a mis à profit ces dernières années d’isolement pour écrire ses Mémoires, où il raconte ses racines américaines (son père était un soldat du Michigan), sa mère toxique, la prise de drogue dans les années 1970, sa bisexualité et ses rencontres dans le métier, Johnny, Catherine Lara, Joe Dassin ou Barbara… Il reconnaît continuer à composer, par bribes, à retranscrire des « bouts » de mélodies qui lui « viennent dans la tête » : « Je note ce que j’entends, c’est la liberté, ça vaut mieux que d’entendre des voix… » Il revient ainsi à sa vraie passion, la composition qu’il a apprise à l’adolescence auprès de son maître Yves Margat – lui-même disciple de Gabriel Fauré –, avant de se lancer dans la pop et la variété. L’artiste estime pouvoir tenir encore quinze ans, l’équivalent d’« une vie de chien », à profiter d’une retraite de mélomane, tout en vivant encore de ses royalties, son « matelas », comme il l’appelle. Qui vient d’ailleurs de grossir puisque le prochain James Bond utilisera le tube de Dalida « Dans la ville endormie », que Sheller a composé…

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Commentaires (18)

  • JazzMad

    L'élégance aurait été de quitter la scène sans adieu ni commentaire… Considérez-moi comme un rêve…

  • oscar de marracq

    Se lève à Saint Jean... J'ai cette mélodie dans la tête depuis la lecture de l'article hier... Merci pour tout, Monsieur Sheller !

  • il faut cultiver notre jardin

    Merci pour tout William
    Toholl est un monument