Concert test : Nicola Sirkis veut aider « une profession sinistrée »

Le chanteur du groupe Indochine s’exprime dans « Paris Match » à quelques heures d’un concert test historique devant 5 000 volontaires à l’AccorHotels Arena.

Par (avec AFP)

Nicola Sirkis donnera cet après-midi un concert test à Bercy.
Nicola Sirkis donnera cet après-midi un concert test à Bercy. © THOMAS SAMSON / AFP

Temps de lecture : 4 min

Un concert historique, le premier de l'année 2021. Cinq mille spectateurs ont rendez-vous ce samedi pour danser sur les tubes d'Indochine et retrouver l'ambiance du live, dans la fosse de l'AccorHotels Arena à Paris, lors d'un concert doublé d'une étude scientifique très attendu par un secteur durement éprouvé par le Covid-19. Pas de distanciation, mais masque obligatoire. Et pour respecter le couvre-feu toujours en vigueur à 21 heures, le concert gratuit démarre à l'heure du thé, avec une première partie électro assurée dès 17 heures par Étienne de Crécy, figure de la « French touch », avant l'arrivée de Nicola Sirkis et sa bande à 18 heures.

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Le chanteur du groupe emblématique revient longuement dans les colonnes de Paris Match sur l'organisation compliquée de ce concert test. Il raconte avoir été contacté au mois de janvier, « car, depuis mars 2020, l'industrie du live est sinistrée et personne ne sait quand les concerts debout vont pouvoir reprendre ». « Indochine avait une tournée des stades prévue pour mai-juin, poursuit-il, donc ça me semblait être une bonne idée de participer à cette expérience, prévue initialement fin mars. »

5 000 personnes sur place, 2 500 à la maison

En effet, l'idée d'un grand concert test a germé dès la fin de la deuxième vague. « Il y a d'abord eu la troisième vague de l'épidémie, donc tout a été suspendu. Le concert a été reporté à fin avril puis au 29 mai donc, raconte le chanteur d'Indochine. D'après ce que je crois savoir, il y avait beaucoup d'artistes sur la ligne de départ – des gens que l'on n'entend plus beaucoup aujourd'hui, car ils ont confondu concert test et médiatisation. Moi, j'ai tout de suite annoncé que j'y allais à mes conditions : sans être rémunéré. Et surtout que nous invitions les 2 500 volontaires qui n'étaient pas sélectionnés ce samedi à un prochain concert du groupe. »

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Sur 20 000 volontaires, un groupe de 7 500 a été sélectionné après un premier test antigénique négatif entre mercredi et vendredi, dans l'arène de Bercy, transformée pour l'occasion en laboratoire géant. Parmi eux, 5 000 personnes vont pouvoir danser sur « Tes Yeux Noirs », tandis que 2 500 volontaires, le groupe « contrôle », devront rester chez eux, mais seront donc invités à un futur concert.

Une expérience scientifique avant tout

« Il faut bien comprendre que ce n'est pas un concert classique d'Indochine, mais avant tout une expérience scientifique, précise Nicola Sirkis. Si le taux de contamination des gens présents à l'AccorHotels Arena est extrêmement faible, cela signifiera que les concerts debout et non distanciés ne sont pas dangereux. Et si ce n'est pas le cas, cela voudra dire que l'on aura été un peu comme l'orchestre du Titanic : on joue bénévolement pour la gloire avant le naufrage… »

Tous les participants sont invités à se soumettre à un test salivaire samedi, puis à un autre sept jours plus tard. Le nombre de cas positifs sera comparé dans les deux groupes. L'expérimentation a aussi pour but de tester l'inclusion du test négatif dans l'application TousAntiCovid, préfigurant le pass sanitaire, qui a été adopté par le Parlement cette semaine. Enfin, des caméras doivent permettre de mesurer tout au long du concert si le masque est toujours bien porté, mais pas pour viser tel ou tel spectateur, assurent les organisateurs.

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Outre les difficultés techniques, la tenue de ce grand concert a suscité quelques polémiques, notamment sur le coût total de l'opération chiffrée à plusieurs millions d'euros, certains dénonçant les exigences artistiques du groupe. « C'est un concert qui se donne devant 5 000 personnes, se justifie le chanteur. Ce n'est pas rien. Donc il faut des lumières, un système de son pour que les gens entendent et voient quelque chose. Même si la location de la salle de l'AccorHotels Arena est offerte, la maintenance technique et sécuritaire coûte cher, tout comme tous les tests antigéniques réalisés depuis mercredi, qui sont payants. Et ce n'est pas à l'Assurance maladie d'en assurer le coût. Il faut aussi payer la centaine de personnes qui travaillent aujourd'hui. Les techniciens, les roadies, les membres de la sécurité sont rémunérés, par contre, Indochine ne prend rien ! Et je finance moi-même une partie du concert à hauteur de 35 000 euros. »

« En France, notre profession a été plutôt très aidée »

D'autres ont critiqué la tenue même d'un concert test. « Je ne m'attendais pas à de telles polémiques, déplore le chanteur d'Indochine. À voir ma photo dans certains médias, parasités par les antivaccins, les anti-tout, ceux qui disent que le concert d'Indochine ne remplit pas. Voir les complotistes s'ériger contre ce concert est pitoyable ! Nous, on essaye de faire bouger les choses, d'avancer vers un avenir qui permettra de retrouver les beaux moments d'avant, et on se prend des claques dans la gueule. Je fais mon job pour aider une profession sinistrée à redémarrer. »

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Le chanteur estime d'ailleurs que la France a eu la chance de bénéficier d'un certain soutien de la part du gouvernement, tandis que Roselyne Bachelot déplore l'ingratitude de la part d'une partie du monde de la culture. « Si l'on compare avec l'Angleterre où le gouvernement a conseillé aux artistes de changer de métier, oui, en France, notre profession a été plutôt très aidée : l'année blanche pour les intermittents, la prolongation des droits, ce n'est pas rien. Certains artistes l'oublient vite. »

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Commentaire (1)

  • Mandataire

    … ça va bien se passer !

    L’Inaptocratie* n’en profitera-t-elle pô pour justifier le pass sanitaire… obligatoire ?

    Et l’Homo Festivus déconfiné de la plus pénible des prisons—lui-même ! —n’applaudira-t-il pas dès demain d’avoir renoncé volontairement—sans le savoir/vouloir ? —à une partie de sa Liberté ?

    Si, si, ça va bien se passer… forcément !
    Dormez tranquilles braves Gens !

    *Gouvernement des moins capables,
    élus par les moins capables de produire,
    et où les moins aptes à subvenir à eux-mêmes bénéficient de la confiscation de la richesse du Travail de Producteurs en continuelle diminution.