Orchestra Baobab : Rudy Gomis a tiré sa révérence

HOMMAGE. Membre fondateur du groupe musical sénégalais de légende des années 1970 ressuscité dans les années 2000, le chanteur est décédé à 75 ans.

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Temps de lecture : 3 min

« Un autre baobab de la musique sénégalaise s'en est allé cette nuit. Adieu, Rudy Gomis. Tu vas nous manquer », a écrit l'Association des métiers de la musique du Sénégal (AMS) sur sa page Facebook après avoir appris la nouvelle de la disparition, dans la nuit du 26 au 27 avril, de celui qui avait commencé à jouer des percussions dans ce groupe mythique qu'a été l'Orchestra Baobab. « Le monde culturel est en deuil. Alité depuis plusieurs semaines, le natif de Ziguinchor avait préféré se retirer auprès des siens dans cette ville, en Casamance », a écrit, cité par l'AFP, le journaliste Martin Faye, ancien présentateur vedette de la radio publique sénégalaise, sur Twitter.

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Rudy Gomis, une voix majeure de la musique africaine

Rudy Gomis était « un des meilleurs mélodistes » de son temps, affirmait le rappeur sénégalais Didier Awadi en mars 2021 lors d'une émission qu'il anime sur la télévision publique sénégalaise. « Mon père ne voulait pas que je fasse de la musique, il voulait que je sois douanier comme lui, mais j'ai été têtu très jeune », racontait Rudy Gomis dans l'émission Sargal à laquelle il avait participé sur la scène du théâtre de Verdure. Il y avait évoqué le caractère « panafricain » de l'Orchestra Baobab, formé de musiciens venus notamment du Sénégal, de Guinée-Bissau, de Guinée, du Mali, du Togo et du Maroc. Rudy Gomis, qui a chanté en plusieurs langues, dont le wolof, la langue la plus parlée au Sénégal, a commencé à jouer avec l'Orchestra Baobab dans les années 1970, époque faste pour les grands ensembles musicaux en Afrique.

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L'Orchestra Baobab sur un sillon panafricain

Tout a commencé quand, avec le guitariste togolais Barthélémy Attisso et le percussionniste Balla Sidibé, il a transité par le Star Band, l'orchestre du club Le Miami, pour atterrir dans un nouveau club baptisé Le Baobab. Au site Panafricanmusic.com, Barthélémy Attisso, aujourd'hui disparu, avait confié comment l'aventure s'était nouée. « Pour animer le dancing, ils avaient besoin de musiciens de haut talent. Ils nous avaient repérés et nous avons quitté le Star Band du Miami. Ils avaient besoin d'un orchestre de variété parce qu'au club Baobab, il y avait des touristes qui venaient de tous les horizons… Nos patrons, des mélomanes, nous ramenaient toujours des disques, soit des États-Unis, soit d'Europe, soit d'Asie. Ils nous demandaient d'essayer de les jouer sur scène. Nous avons facilement réussi cela, d'autant qu'ils mettaient à notre disposition tous les instruments dont nous avions besoin. »

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Suivez l'Orchestra Baobab lors d'un concert en 2002

Ainsi a cheminé l'Orchestra Baobab avec un style musical caractérisé par un mélange de rythmes latino, de sonorités africaines et d'influences soul et jazz. Outre Rudy Gomis, le groupe était animé du temps de sa splendeur par de grands musiciens comme les chanteurs Ndiouga Dieng, Thione Seck, Balla Sidibé, également percussionniste, le saxophoniste Issa Sissokho, ou encore le guitariste Barthélémy Attisso. Tous aujourd'hui disparus, ils ont laissé en guise d'héritage un son et des morceaux à jamais présents dans la mémoire musicale du continent.

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