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Les années se suivent et se ressemblent aux Victoires de la musique. Le rappeur Orelsan, qui était reparti en 2022 avec trois Victoires, a renouvelé l'exploit cette année. Il dépasse ainsi le nombre de récompenses reçues par Johnny Hallyday et Alain Souchon, et comptabilise désormais 12 Victoires, contre 10 pour les deux stars de la chanson française. De leur côté, les Belges Angèle et Stromae ont signé un doublé chacun (cinq Victoires au total dans sa carrière pour elle, sept pour lui).
Orelsan, 40 ans, est triple lauréat pour le clip de « La Quête », la chanson de l'année pour ce même titre et le concert de l'année. Le rappeur normand n'est plus qu'à une longueur du record de 13 trophées, codétenu par M et Alain Bashung.
Le tacle de Calogero
Voilà qui n'arrange pas la situation pour une cérémonie accusée de récompenser les mêmes artistes par vagues. Calogero, président d'honneur des Victoires, a d'ailleurs profité de cette tribune pour tacler certains décideurs de l'industrie musicale et les inciter à aller dénicher davantage de nouveaux talents. Le chanteur s'en est pris, sans nommer personne, aux responsables guidés par des études marketing : « On n'enferme pas les artistes, on ne les façonne pas. »
Dans la catégorie des habitués, Stromae, 37 ans, a remporté le titre d'artiste masculin de l'année et le prix du meilleur album. Il revient de loin. Après une longue pause causée par un burn-out, l'artiste a repris son envol avec l'album Multitude. « Je suis quand même un peu ému », a déclaré au micro le chanteur, qui a remercié ses proches qui travaillent avec lui, son frère Luc Van Haver et Coralie Barbier, son épouse.
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Oubliée la dépression, aggravée par les effets secondaires d'un antipaludique, qui avait cloué au sol le musicien longiligne il y a quelques années dans le sillage d'une tournée mondiale épuisante. Stromae est remonté sur scène en 2022, une première depuis sept ans, pour défendre le successeur de son album Racine carrée (2013, celui de la consécration). Avec Multitude, il a retrouvé la recette gagnante.
Une autre Belge, Angèle, 27 ans, a donc réalisé un doublé avec la Victoire de l'artiste féminine et le titre de l'artiste féminine avec l'album le plus streamé pour Nonante-Cinq.
« Enfants d'ouvriers »
Il y a eu deux séquences émotion dans la cérémonie. Serge Lama a reçu une Victoire d'honneur, la 600e récompense attribuée dans l'histoire de la cérémonie, qui fêtait sa 38e édition. Et de recevoir une standing ovation à la veille de ses 80 ans. « J'étais très ému, car je savais que ce serait mon dernier soir devant un public debout. Cette victoire me fait très plaisir, car elle vient de la profession. C'était le bon moment : je m'en vais… » a confié à la presse celui qui ne chantera plus. « Cette Victoire couronne une carrière, j'ai beaucoup de projets, sans doute mon autobiographie, mais d'autres choses sans chanter dont je ne peux encore parler. »À LIRE AUSSI Musique : que vaut le documentaire sur Clara Luciani ?
L'autre instant touchant fut November Ultra, sacrée révélation féminine, rappelant en larmes que sa maman lui disait : « Tu sais, les enfants d'ouvriers, c'est rare qu'ils deviennent artistes. » Le Belge Pierre de Maere a été sacré révélation masculine. Ce sont deux nouveaux visages trop rares et on entendra donc sans doute dans les jours à venir le refrain sur les Victoires qui reviennent trop souvent aux mêmes artistes. L'absence de prix spécifique pour des styles musicaux en vogue, comme l'électro ou le rap, a ainsi fait l'objet de nombreuses critiques.
« Surtout restez bien entre vous et vos petits arrangements, on n'a pas besoin de vous pour exister, et être la seule musique française qui s'exporte », a ainsi fustigé sur Twitter Yuksek, figure de l'électro. De son côté, le rap, en dehors d'Orelsan, est également sous-représenté dans les catégories reines au regard de la scène francophone bouillonnante et de son hégémonie. Ninho, sacré avec une Victoire d'artiste masculin à l'album le plus streamé, n'était même pas présent pour recevoir son prix.
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Et on élit toujours les mêmes. Donc la musique française se résume à trois "artistes". Quelle pitrerie du monde de la boboïtude et des inutiles.
L’entre soi entre gens bien pensants mais qui n’acceptent aucun autre artiste genre trop peuple quant à Calogero en donneur de leçons face aux industries de la musique il s’imagine en zorro hélas que de pacotilles honteux après avoir profitez de leur manne financière pendant des années
Ou est le problème ? Pourquoi serait-on tenu de consacrer des rappeurs à chaque fois ? Si il y en a des bons, ils auront un prix. Sinon, qu’ils se posent des questions et qu’ils se mettent au solfège au lieu de s’en prendre à la société comme d’habitude ! Angèle et Stromae ne sont pas de dangereux intégristes de droite à ce qu’on sache. Assez de ces procès d’intention.