Les choix culture du « Point » : on replonge dans « Le Grand Bleu »

À voir, à lire et à écouter : on aime, on vous le dit. Le duo Dombasle-Ker, l'« Open bar » de Fabcaro, et la beauté selon Helena Rubinstein

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Helena Rubinstein posant devant des objets de sa collection, 216, boulevard Raspail, Paris, vers 1930.
Helena Rubinstein posant devant des objets de sa collection, 216, boulevard Raspail, Paris, vers 1930. © © Lipnitzki / Roger-Viollet

Temps de lecture : 5 min

Retour au Quai Branly avec Helena Rubinstein

Helena Rubinstein posant devant des objets de sa collection, 216, boulevard Raspail, Paris, vers 1930. ©  © Lipnitzki / Roger-Viollet
Helena Rubinstein posant devant des objets de sa collection, 216, boulevard Raspail, Paris, vers 1930. © © Lipnitzki / Roger-Viollet

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Le musée Quai Branly-Jacques Chirac a rouvert ses portes et c'est l'occasion rêvée d'y voir une exposition en forme d'initiation idéale à l'art classique du continent africain. En découvrant par exemple les œuvres collectionnées durant sa vie par Helena Rubinstein, femme au destin légendaire, qui a conquis le monde depuis sa ville natale de Cracovie avec pour seul mot d'ordre la beauté. Dès son installation à Londres, en 1908, elle découvre, par son voisin le sculpteur Jacob Epstein, ce qu'on nommait alors les « arts nègres » et guette pour lui les ventes quand elle est à Paris.

Captivée à son tour, elle va peu à peu acquérir autant de chefs-d'œuvre incontestés – statue de reine bangwa, masques fang ou dan à couper le souffle, ensemble de cimiers – que de raretés : elle a le goût des séries – têtes funéraires Agni (Côte d'Ivoire) –, le tout âprement négocié ! L'exposition rend perceptible le regard brûlant de « Madame » et raconte à la fois l'histoire d'une collection, d'une époque, d'une passion. En 1966, un an après sa mort, 361 lots provenant du continent africain furent dispersés à New York. Hélène Joubert, responsable de l'unité patrimoniale Afrique du musée, a pu réunir 66 pièces de cet ensemble majeur. Un événement.

La collection de Madame, jusqu'au 27 septembre.

Arielle Dombasle et Nicolas Ker se déshabillent

En janvier, Arielle Dombasle a fait le buzz en enfilant sa queue de poisson pour rejoindre quelques ensorceleuses au fond des mers et chanter « We Bleed For The Ocean », avant de périr étouffée avec de la cellophane. Ce clip-choc, viral, annonçait la sortie de son nouvel album Empire, écrit et composé avec Nicolas Ker, le chanteur sombre de Poni Hoax, sa nouvelle âme sœur musicale, avec qui elle avait déjà sorti un album punk rock (le duo en avait interprété un extrait sur le toit du Point Pop) et imaginé le film gothico-fantastique Alien Crystal Palace.

Inspiré par Philip K. Dick, David Bowie, Jim Morrison et Nick Cave, cet album est le produit d'une alliance bizarre rock et baroque. L'Empire, c'est Malkuth, le monde matériel, « le stade ultime de la forme dense et palpable », « le lieu où force et forme se dégradent et se rompent », explique Ker. Dans leur dernier clip, « Humble Guy », ils explorent ce concept à fond. Lors d'une déambulation nocturne, la peau d'Arielle se fait plastique quand elle se transforme en poupée gonflable sexy. Captivant.

Empire (sortie le 19 juin chez Barclay / Universal)

Fauda, chaos au cœur de Gaza

Attention, série d'action addictive sur un sujet brûlant : le conflit israélo-palestinien vu par Lior Raz (qui s'est donné le rôle principal de l'agent Doron), le journaliste Avi Issacharoff et le scénariste Noah Stollman (auteur de la minisérie israélienne Our Boys) qui l'abordent avec tact, sans manichéisme ni morale. S'il y a de l'action et du suspense dans la saison 3 qui se déroule au cœur de Gaza, l'aspect psychologique des personnages, les traumas, le stress, les fractures engendrées au sein des familles, israélienne et palestinienne, vont de pair.

Seul parti pris : coller au plus près non pas à l'actualité mais à la réalité, jouer habilement entre les deux camps qui s'opposent, inventer des personnages entiers, flics ou terroristes, écartelés entre leur devoir et leurs sentiments. La force et le succès public de cette série-choc s'expliquent par ce souci d'authenticité, de sincérité et cette façon de mixer le spectaculaire et l'intime, le bien et le mal, de dévoiler l'humanité des meilleurs ennemis, de secouer et d'explorer la haine. D'où la tension extrême et le suspense de Fauda, chaos en arabe.

Disponible sur Netflix

Fabcaro, bienvenue en absurdie

© © Editions Delcourt, 2020 – Fabcaro

Fabrice Caro, alias Fabcaro, est l'auteur qui monte en la bande dessinée. Parue en 2015, son album Zaï zaï zaï zaï, qui raconte la poursuite effrénée d'un dessinateur par tout un pays pour avoir oublié sa carte de réduction dans un supermarché ( !), s'est écoulé à plus de 250 000 exemplaires. Outre ce raz-de-marée inattendu, on guette désormais de plus en plus ses petits volumes où, avec une économie de moyens efficace (répétition d'une même case sur la planche, visages floutés), Fabcaro traite nos travers contemporains dans une veine aussi acide qu'absurde.

Dans le deuxième volume d'Open bar, vous apprendrez ainsi que les enfants qui réclament une histoire ne sont plus ce qu'ils étaient, qu'il faut faire attention au troisième pangolin si vous souhaitez déposer un dossier pour louer un logement, et que traiter de « manager conseil » le père d'un camarade de classe peut exposer à de redoutables punitions.

Open bar deuxième tournée, de Fabcaro (Delcourt), 56 pages, 12,50 euros

Replongez dans la musique du Grand Bleu


Le 11 mars 1988, un film réalisé par Luc Besson et interprété par le rêveur chauve Jean-Marc Barr, le rigolard Jean René et la troublante Rosanna Arquette sort en salle. C'est le début de génération « Grand Bleu ». En 2018, à l'occasion des 30 ans du long-métrage, le compositeur de la musique Éric Serra et ses musiciens donnent deux représentations exceptionnelles à La Seine Musicale, à Boulogne-Billancourt. Début mars 2020, ils sont repartis en ciné concert pour quelques dates de tournée. Le confinement les a ensuite contraints à reprogrammer certains concerts au mois de novembre.

Pour célébrer à sa manière les 30 ans de ce film devenu culte, la musicienne et DJ de la scène électronique Maud Geffray vient de remixer l'introduction culte « The Big Blue Overture ». Fan du compositeur depuis l'enfance, l'artiste française redonne de la profondeur au thème et provoque de nouvelles ondes maritimes… Un remix planant mis superbement en images par le réalisateur hollandais Julius Horsthuis, spécialiste des « fractales », ces formes découpées très graphiques. Universal prévoit d'autres sorties de ce genre avec tout le catalogue d'Éric Serra. Alors, plongeons !

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Commentaire (1)

  • Grégory LAPLACE

    Jean René, c'est qui ?