Pédophilie : « Leaving Neverland », le documentaire qui accable Michael Jackson

Le documentaire sur Michael Jackson est diffusé ce soir sur M6 à 21 heures. Explosif et sulfureux, il souffre toutefois d'un format étrange.

Par

Mickaël JACKSON
Mickaël JACKSON © Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURES / Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURE

Temps de lecture : 3 min

« Il m'a abusé sexuellement pendant sept ans.  » C'est avec cette déclaration-choc que s'ouvre Leaving Neverland, le documentaire à charge contre Michael Jackson qui sera diffusé ce soir à 21 heures sur la chaîne M6. Réalisé par le Britannique Dan Reed et coproduit par Channel 4 et HBO, ce film en deux parties de 90 minutes a eu l'effet d'une bombe aux États-Unis, relançant de nouvelles accusations de pédophilie.

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Après les affaires Kevin Spacey et R. Kelly, le documentaire relance le débat sur la censure de l'œuvre artistique d'un auteur accusé de crimes. Des radios australiennes, hollandaises, néozélandaises et québécoises ont d'ores et déjà décidé de blacklister la musique de Michael Jackson de leur antenne. Le chanteur Drake a supprimé de sa tournée le titre « Don't Matter to Me », qui reprenait des extraits d'un titre de l'ex-star de la pop. La marque Louis Vuitton a elle annulé sa collection qui s'inspirait de lui tandis que le producteur des Simpson (en accord avec les créateurs) a banni l'épisode « Mon pote Michael Jackson  ».

Michael JACKSON ©  Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURES / Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURE
Michael JACKSON © Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURES / Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURE

Smooth Criminal

Leaving Neverland prend le parti de laisser les victimes et leurs familles s'exprimer longuement. Il ouvre les portes de la propriété gigantesque de Nerverland, achetée en 1988 et inspirée des aventures de Peter Pan. Sauf que les chambres, la piscine, la salle de jeux, le grenier auraient abrité des scènes de masturbation, de sexe anal et oral. « Il voulait que je lui suce les mamelons  », raconte James Safechuck, l'un des enfants qui a fréquenté le ranch. Il assure avoir été le premier enfant avec qui Michael Jackson a eu des relations sexuelles.

La star l'a rencontré sur une publicité Pepsi avant de l'inviter avec sa famille sur des tournées puis à Nerveland. Même scénario pour Wade Robson, un autre enfant avec qui il s'est lié suite à un concert. C'est en créant un lien d'amitié, en multipliant les cadeaux et les appels téléphoniques que le piège se serait refermé. L'artiste est accusé d'avoir installé une relation toxique, mais non violente, mêlant affection et manipulation. « Il n'y avait rien d'agressif  », se remémore Wade Robson, «  je n'ai jamais eu peur ou quelque chose comme ça. Cela ne me semblait pas étrange.  »

Les familles n'étaient bien entendu pas au courant du terrible secret. Pendant deux décennies, Wade Robson et James Safechuck ont protégé la star contre les premières accusations de pédophilie. Ils ont également profité des largesses du Roi de la pop pour recevoir bijoux, voitures et argent ainsi que pour financer des courts-métrages. Ce n'est qu'après la mort de Michael Jackson en 2009 qu'ils ont commencé à dénoncer ses agissements. Wade Robson réclamant alors plus d'un milliard de dollars avant d'être débouté en 2013 puis 2015 par des juges de Los Angeles. La diffusion du documentaire et l'émotion qu'il suscite en Amérique devraient sans doute ouvrir la voie à de nouveaux procès.

Michael JACKSON ©  Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURES / Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURE
Michael JACKSON © Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURES / Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURE

Who's bad  ?

Nous ne remettons pas en cause la parole des victimes, mais des problèmes demeurent à la vision du documentaire. Aucun contradicteur n'a été invité. Les anciens employés de Neverland, les avocats de Michael Jackson, les policiers qui ont travaillé sur les différents procès ou encore les autres enfants qui ont gravité autour de l'artiste auraient pu être interrogés pour apporter un contrepoint. Leaving Nerverland donne vraiment l'impression d'une enquête à sens unique et il ne permet d'ailleurs pas de faire la lumière sur de nombreuses zones d'ombre. Les fans de la star hurlent d'ailleurs au scandale, pointant la malhonnêteté intellectuelle du projet.

De fait, on est loin du standing des documentaires de la grande chaîne américaine HBO. Heureusement, M6 a décidé de ne diffuser que 90 minutes sur les 120 que compte la version américaine. Mais même devant cette version «  courte  », il n'est pas rare de s'ennuyer. Les amateurs de documentaires judiciaires ou policiers à la Jean-Xavier de Lestrade (Un coupable idéal, The Staircase) peuvent clairement passer leur chemin. D'autres, peut-être, estimeront que la force des témoignages suffit...

Michael JACKSON ©  Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURES / Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURE
Michael JACKSON © Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURES / Wade ROBSON ARCHIVE/AMOS PICTURE

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Commentaires (5)

  • rondelette

    Gros malaise ! Un gros doute aurait dû les assaillir ! 'L'argent, les cadeaux, les compliments, tout était acheté et manipulé !
    Jackson avait des troubles de la personnalité ! Dus à l'autorité et la maltraitance du père !
    Il était un enfant aussi, certes pervers ! Mais les parents?

  • Oristanese

    Dire que Michael Jackson n'était pas blanc blanc... C'est vraiment
    de l'humour noir. Il fallait oser la faire celle-là

  • FabFaber

    Justice américaine où il est institutionnalisé qu'un coupable avéré suffisemment fortuné peut acheter ses victimes et se "laver" de ses accusations ?

    En l'espèce cautionner l'homme c'est cautionner ses actes, personnellement je m'y refuse.