Alors donc, JDK,
Moi, c'est le contraire, c'est une partie de ma famille qui est originaire de Sicile. Ca remonte à loin, puisque ma grand-mère a émigré en France avec ses parents quand elle était gamine. Ils ont quitté l'Italie pour des raisons politiques. Des migrants, donc.
De l'autre côté, presque le même topo côté espagnol. Des catalans, plus précisément.
Tout ça s'est ensuite mélangé avec du jurassien, de l'auvergnat, du on ne sait pas trop d'où, et hop, me voilà !
Me voilà, pur produit français, ce que personne n'a d'ailleurs jamais cherché à me contester.
Des "racines" désormais lointaines, je ne conserve que l'histoire familiale qu'on se raconte de génération en génération, et quelques bonnes recettes de cuisine. Mon fil a un prénom a consonance un peu italienne, mais c'est juste parce qu'on le trouvait joli.
Autour de moi, même chez les anciens, ça a toujours parlé français. Tout le monde s'est toujours senti complètement français.
Je ne sais pas si ça a été facile ou compliqué pour mes grands-parents, et surtout pour mes arrières-grands-parents, à l'époque, mais de toute façon, plusieurs générations après, il ne peut plus rien en rester.
N'empêche que comme d'innombrables autres, je descends de migrants, arrivés en France sans papiers pour s'y réfugier avec leurs familles.
Oui, ils se sont intégrés, et leurs enfants ont été presque immédiatement assimilés. Mais c'est aussi parce qu'on leur a donné la chance de le faire, dans une ville qui était un sacré melting pot. Mais je n'ai pas de mal à croire que pour les "minorités visibles", le parcours soit quand même plus compliqué.
L'intégration, il faut être deux pour la réussir.
Ensuite, tu parlais drapeau et patriotisme.
Là, je te rejoins en partie.
Déjà, distinguons clairement nationalisme et patriotisme. Je ne suis pas nationaliste, mais j'ai évidemment un fort sentiment d'appartenance à mon pays, pour lequel je veux moi aussi le meilleur.
On ne me verra certes pas traîner les défilés militaires, mais je revendique notre drapeau, qui a une histoire que je respecte et dont je veux être solidaire. De la même façon, je suis attaché à notre hymne (souvent décrié car déconnecté de son glorieux contexte historique) ; je suis attaché à notre devise trop souvent oubliée ou dénaturée.
Je ne vais pas mettre un drapeau tricolore à l'antenne de ma bagnole, pas plus que je n'y collerais un sticker des Stones. Je n'ai pas besoin de revendiquer haut et fort cette appartenance évidente.
Cette appartenance, elle est pour moi implicite, et l'apanage de toute personne sur le territoire qui ne la dénie pas explicitement.
Ce que je ne supporterai jamais, par contre, c'est la récupération de ces symboles.
Aucun français, et a plus forte raison aucun mouvement politique n'a le droit de confisquer le drapeau, l'hymne, ou n'importe quel autre symbole du peuple français pour servir son discours. Pas plus qu'il n'a le droit de dénier aux autres leur sentiment d'appartenance à la Nation.
Le patriotisme a bien des façons de s'exprimer.
Enfin, pour redire un mot des "migrants", il ne faut pas confondre les demandeurs d'asile et les clandestins.
Les demandeurs d'asile n'ont certes pas de papiers, mais ils en demandent. Ils veulent rester sur le sol français. Si le statut de réfugiés politiques leur est accordé, ils deviennent résidents français de plein droit. Si ce statut leur est refusé, ils sont en situation irrégulière, doivent quitter le territoire, et n'ont droit à absolument rien.
Parmi les clandestins, on retrouve donc certains déboutés du droit d'asile, mais surtout des personnes entrées illégalement en France, sans aucune intention d'y rester. La plupart veulent passer en Angleterre, mais comme c'est une île, c'est un peu plus compliqué... Et l'Angleterre nous laisse nous démerder avec eux.
Au final ?
Et bien nous pourrions bien tomber d'accord sur pas mal de choses, que tu le veuilles ou non.
Notamment sur pas mal de constats.
Au niveau des solutions, ça divergera davantage, et encore, sûrement pas sur tout.
Ce qui m'inquiète, c'est de voir des gens de mon âge qui se revendiquent "non français" alors que leur famille est en France depuis aussi longtemps que la mienne, et que bien souvent leurs grands-parents et leurs parents étaient tout à fait intégrés et assimilés.
Ce qui m'inquiète, c'est de voir ce que certains appelleraient de "bons français de souche" rallier le djihad.
La société se délite pour de bon, et ça devient vraiment craignos.
Il y a certains principes fondamentaux qui doivent, à mon sens, être remis au goût du jour et expliqués clairement et fermement (notamment dans le cadre de l'école). Là dessus, j'imagine qu'on ne sera pas en désaccord, JDK.
De la même manière, au risque de te surprendre, je souhaiterais un durcissement sur le plan pénal.
Mais au delà de ça, je pense qu'il ne faut surtout pas morceler et diviser le peuple français plus qu'il ne l'est déjà, et ça passe par une volonté d'assimiler plutôt que d'exclure. Ca passe par le fait de donner leur chance à des gens qui veulent devenir des citoyens français, au lieu de les rejeter directement, en bloc, sur le mode "les migrants dehors". Encore une fois, pour s'intégrer, il faut être deux...
Système : Citation Beaucoup Trop longue pour être citée
Tu ne peux pas reprocher aux autres l'attitude que tu as toi-même avec eux.
Tu passes ton temps à parler de "camps politiques", de "droite et de gauche" et à essayer de coller des étiquettes aux gens qui te répondent pour pouvoir balayer plus facilement ce qu'ils ont à dire.
Pourtant, on te lit ! Et quand tu ne fais pas délibérément dans la provoc, comme ça t'arrive souvent, je te lis même attentivement, en essayant vraiment de comprendre.
Comme je te l'ai dit précédemment, il y a des constats que je trouve parfois pertinents et sur lesquels je te rejoins.
Il n'est d'ailleurs pas question de nier ce que tu vis peut-être au quotidien, ce serait stupide.
Après, entre les constats que tu fais et les conclusions que tu en tires, il y a parfois une logique qui m'échappe complètement. Mais c'est un autre débat, dans lequel je ne souhaite pas entrer sur le forum.
Après, comme tu le sais, le terme "bien pensance" m'agace prodigieusement car il implique que ton éventuel contradicteur est intoxiqué et n'est pas capable de raisonner sans subir je ne sais quelle influence supérieure, fruit de je ne sais quel grand complot.
A un moment donné, il ne faut pas confondre "pensée très majoritaire" et "pensée unique conditionnée". Faire l'amalgame n'est pas honnête intellectuellement.
Oui, il y a certains principes qui sont très majoritairement rejetés.
Ca ne veut pas dire que les propos de ceux qui les tiennent ne sont pas entendus. Au contraire, on les entend énormément. Chacun les entend et les analyse. Au final, il se trouve qu'une majorité de personnes les trouve encore non pertinents, et ça, il faut l'accepter sans recourir pour autant à l'anathème et sans supposer que les autres sont plus endoctrinés que soi.
Ceux qui rejettent ces idées ont en général des raisons de le faire, mais tu ne veux pas forcément les entendre.