Isabelle Adjani : nous avons écouté son nouvel album

40 ans après le disque que lui avait composé Gainsbourg, l’actrice aux 5 césar sort ce 10 novembre « Bande originale ». Aux manettes : Pascal Obispo. Une folie poétique et plutôt étrange.

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Avec « Bande originale », Isabelle Adjani rappelle au public que la chanson reste une des nombreuses cordes à son arc.
Avec « Bande originale », Isabelle Adjani rappelle au public que la chanson reste une des nombreuses cordes à son arc. © Laurent Vu/SIPA / SIPA / Laurent Vu/SIPA

Temps de lecture : 2 min

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On l'avait laissée, musicalement parlant, en 1983, interprète de Serge Gainsbourg. « Ohio », « Pull marine », des chansons bien ficelées, des tubes intelligents, marque de fabrique du grand Serge. Isabelle n'essaie pas de jouer à la chanteuse, elle est une actrice qui chante, nuance à laquelle elle tient, ce que Gainsbourg soulignait en parlant d'elle. Cette fois, Pascal Obispo propose des tonalités différentes et des sonorités électros nappent les quatorze chansons qu'il a composées, lorgnant parfois vers la musique de film, d'où le titre de l'album, Bande originale. La plupart de ces morceaux ont été écrits avec son complice habituel Lionel Florence.

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Détail qui a son importance : l'enregistrement de cet opus a commencé en… 2006, pour reprendre en 2021, d'où les remerciements d'Isabelle Adjani adressés à ceux qui l'ont attendu avec « patience et amour ». Concocté avec et pour la reine Margot, il regroupe des invités prestigieux amis comme Étienne Daho, mais, attention, le premier quidam venu ne peut prétendre à un duo avec la star. Ici, on est trié sur le volet. Avec Simon Le Bon de Duran Duran, David Sylvian de Japan, Peter Murphy du groupe Bauhaus, on revisite les années 1980, pas forcément en choisissant le meilleur de cette décennie, mais en misant sur des incontournables pop. C'est assez plaisant de les imaginer en duo avec Isabelle Adjani. La touche internationale est renforcée par Youssou N'Dour et Seal, plus contemporains.

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Quand le père de « Lucie » s'est souvenu de ce projet inachevé, il a œuvré avec la musicienne Cécile Léogé, alias DeLaurentis, repérée en 2017 dans The Voice, le télé-crochet de TF1, pour donner une uniformité à l'ensemble. C'est alors que se sont ajoutés deux morceaux, les meilleurs. Celui avec Benjamin Biolay. « Il ne manque plus que tu me manques » voit le meilleur compositeur-arrangeur-musicien de l'Hexagone derrière le micro, tout en fausse désinvolture. Un morceau réjouissant, sans pour autant s'envoler. À garder aussi « Les courants d'air », écrite et chantée par Gaëtan Roussel. Les arrangements électro pop rappellent Kavinski, mélodie entraînante, paroles subtiles, la vraie surprise de ce disque expérimental.

Quelques invités posthumes

Les morts se rappellent aussi à notre souvenir, comme Daniel Darc, le maudit génie de Taxi Girl qui dissèque avec Isabelle la complexité des rapports homme-femme, ou encore Christophe qui pousse à l'excès sa voix cristalline. Sans oublier Philippe Pascal, de Marquis de Sade.

Isabelle a pris sa plume pour écrire « Pour ce que je sais de toi », texte poétique qui évoque, peut-être, l'incompréhension avant la fin d'un amour. L'actrice ne tire pas sur sa voix, elle sonne frémissante, sur le fil, savant mélange de sensualité et de sage abandon. Elle s'adapte à ses partenaires, chante souvent les couplets et eux complètent le refrain. Des sons japonisants, new age bercent l'auditeur. Au final, ce disque se révèle un drôle d'objet qui se clôt par une chanson composée à l'origine pour Johnny Hallyday, mais que Pascal Obispo a attribué ici au rappeur de Marseille Akhenaton. Un choix audacieux, au mieux.

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Commentaire (1)

  • baboupepito

    Achetez sans faute pour l aider a payer son redressement fiscal